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A vélo, faire face à la guerre

une voiture explosée sur une place

Face à la guerre, quelle peut être la contribution du vélo ? En plus de nous permettre de ne plus être complice du régime poutinien, le vélo est un mode de déplacement résilient aux chocs, ici comme sur les terrains de guerre : en témoigne l’initiative des pro-vélo de Kiev.

Aider l’Ukraine avec le vélo

L’Ukraine est dévastée. Pilonnées par l’artillerie russe, de nombreuses villes sont défigurées, les infrastructures de transports considérablement endommagées. Pourtant, que ce soit en période de calme ou d’hostilités, les habitants ont toujours autant besoin de se déplacer à travers les villes. L’organisation des cyclistes de Kiev a donc lancé une initiative, « Bikes for Ukraine ».

Dans un entretien accordé à l’organisation allemande Changing Cities, U-cycle explique ainsi la situation :

«  les transports publics ont été complètement détruits sur les villes du front. Les voitures ne servent à rien puisque, quand elle n’est pas rationnée, l’essence est indisponible. Les raffineries et réserves ont été ravagées. Le métro ne roule évidemment pas, dans la mesure où les stations servent d’abris anti-aériens. »

Les civils sont donc fortement contraints dans leur mobilité, tout comme les services d’urgence ou humanitaires sont parfois limités par le manque de moyen de transport. « Ce qu’il nous manque, ce sont des vélos. Les bénévoles utilisent déjà des vélos, car c’est le mode de transport disponible et abordable. » Sauf que les vélos manquent. L’objectif, pour U-cycle, est de récupérer 400 vélos supplémentaires.

Le vélo pour ne pas être complice de la guerre

L’invasion de l’Ukraine par la Russie de Poutine est un drame terrible. Les innombrables morts, blessés et personnes affectées, nous interdisent de tourner le regard : nous sommes complices, par notre consommation collective d’énergie fossile.

Des mesures d’urgence exigées en Allemagne

À ce titre, les organisations pour la transition mobilitaire allemande ont exprimé une position offensive rapidement après le début des hostilités. L’ADFC et Changing Cities ont exigé la mise en place de dimanche sans voiture, la baisse des vitesses maximales autorisées, un tarif unique et réduit pour l’utilisation des transports collectifs ainsi qu’une refonte de la politique nationale en faveur des modes soutenables. Ces revendications ont été au cœur de mobilisation relativement importantes à Berlin et ailleurs. L’Allemagne est dans une situation particulière, avec une dépendance extrêmement importante aux importations russes : la complicité est très claire, pour tous les usages d’énergie fossile.

A tel point d’ailleurs que l’ADAC, l’automobile club allemand, a emboîté le pas aux écolos. Son président rappelle ainsi l’importance vitale de massivement réduire les usages de l’automobile, de réduire les vitesses, etc. Les esprits chagrins y verront aussi une tentative d’éviter toute réglementation ou action collective, en mettant l’accent sur la responsabilité individuelle.

La France n’est pas à la hauteur

Par chez nous, c’est beaucoup plus modéré. L’ami Sébastien Marrec a proposé un certain nombre de mesures d’urgence, mais le Gouvernement fait la sourde oreille. Pire, il subventionne à coup de milliards et de manière complètement indiscriminée les usages de l’automobile : 2 milliards d’€ pour tous les utilisateurs de pétrole, qu’ils soient millionnaires ou au RSA, que leurs usages soient très contraints ou superflus. 2 milliards qui ne permettront pas de changer les infrastructures de mobilité et l’aménagement du territoire.

Une politique nationale pour réduire l’usage de l’automobile permettrait pourtant, en quelques années seulement, de limiter notre dépendance aux énergies fossiles.

La bagnole est une arme de guerre*

Les raisons de sortir du tout-automobile ne manquaient pas, la guerre en Ukraine en est un rappel supplémentaire. La bagnole est une arme de guerre.

Elle tue quand elle est utilisée comme arme par destination.

Elle tue quand elle construit un système routier qui induit des milliers de morts et de blessés par an.

Elle tue par la pollution de l’air qu’elle provoque.

Elle tue parce que c’est un contributeur majeur au changement climatique, et que le changement climatique tue déjà des humains sur Terre (comme en Inde ces jours-ci).

Elle tue les citoyens qui osent se rebeller contre les pétromonarchies et autres régimes autoritaires, fondés sur l’exportation de pétrole.

Et elle participe à tuer les personnes engagées dans les conflits financés par le pétrole.

*le vélo, lui aussi, a pu être utilisé sur de nombreux conflits. En particulier pendant la guerre du Vietnam. C’est sans aucune mesure.

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